Créer d'autres possibles, lorsque continuer détruit

7eme limite planétaire franchie

La 7ème limite planétaire est dépassée

« En l’espace de seulement 4 ans, la Terre a dépassé 4 des 9 limites planétaires. »

Source : https://bonpote.com/la-7e-limite-planetaire-est-officiellement-depassee-lacidification-des-oceans/

Quel effet a cette annonce sur vous ?

Je veux dire, intellectuellement mais surtout émotionnellement et corporellement. Prenez quelques secondes pour l’observer.

Si vous ne le saviez pas encore, ces limites traduisent les conditions de la vie humaine sur la planète Terre. Des scientifiques viennent de confirmer que nous avons bien dépassé la septième limite sur les neuf identifiées, qui sont toutes interdépendantes.

Alors, comment vous sentez-vous ? Un peu inquiet, pour ne pas dire anxieux ?

Moi, cette nouvelle me heurte, me choque, me met en colère et me fait bouillir intérieurement. Je n’ai pas l’air comme ça, mais sous mon calme apparent la tempête fait rage. Et le silence médiatique qui l’entoure me désespère.

Nous avons déjà allègrement piétiné les conditions de survie de nombreuses espèces animales sans trop penser aux conséquences, persuadés que nous n’en avions pas besoin. Mais nous sommes, nous aussi, interdépendants. Entre humains, mais surtout avec la biodiversité qui nous entoure comme celle qui vit sur nous et en nous.

Nous sommes en bonne voie pour une sixième extinction de masse.

Qui se demande sérieusement si l’être humain saura survivre à cette extinction ? Jusqu’à maintenant, j’évitais de me poser cette question.

Nous sommes peut-être tous des dinosaures qui s’ignorent.

Et moi la première, habituée aux franchissements inconscients et répétés de mes propres limites tout en me heurtant à d’autres que je suis la seule à voir.

N’empêche, cette nouvelle m’arrête net dans mon train-train quotidien. Elle m’interpelle personnellement, en tant qu’individu et en tant que membre d’organisations qui me dépassent.

Alors on change ou on accélère pour aller plus vite au crash ?

J’ai une seule conviction, viscérale.

Individuellement et collectivement, nous avons toujours le choix de nos décisions.

J’ai une autre conviction, tirée de mon expérience récente :

Parfois, ce choix nous échappe totalement, complètement masqué sous des automatismes et des croyances.

Nous nous sentons alors complètement impuissants, démunis face à une situation qui nous dépasse, nous inquiète voire nous fait mal. Et pour ne pas sentir cette impuissance, trop désagréable à vivre, nous nous racontons tout un tas d’histoires.

Ou alors nous restons lucides et c’est l’angoisse qui vient.

L’éco-anxiété, vous connaissez ?

Ça n’est pas une pathologie, bien au contraire.

Le ressenti émotionnel est tout à fait cohérent pour qui voit les faits, tels qu’ils sont, sans voir les choix qui restent possibles.

L’éco-anxiété, c’est d’abord la preuve d’une lucidité.

Lucidité devant les faits : anomalies climatiques, augmentation des catastrophes naturelles, accélération de l’épuisement des ressources,…

Lucidité devant l’absence d’engagement significatif des politiques publiques. Au-delà des accords internationaux et de certains discours, l’économie passe avant les conditions de (sur)vie.

Reste l’éminente question des choix qui restent possibles : sont-ils à la hauteur ?

Ailleurs si j’y suis

Coup de cœur