Face aux dépassements des limites planétaires, nous nous sentons souvent dépassés. Et il arrive que nous franchissions aussi nos limites humaines.
Alors, agir pour aller mieux au risque de s’épuiser ? Ou ne pas agir pour se protéger, au risque de se sentir de plus en plus mal ?
Les gains immédiats : matériels, mais pas que
A l’échelle de l’individu aussi, la course aux gains immédiats piège (et je ne parle pas que de gains matériels).
Notre cerveau cherche le fonctionnement en mode automatique, plus économe en énergie à court terme. Mais ce fonctionnement ne nous permet pas de voir qu’il est possible d’agir différemment.
Il est également beaucoup plus confortable d’abandonner notre responsabilité (au sens de notre capacité d’agir) à d’autres : la société, telle ou telle catégorie d’individus, etc. Interroger nos propres décisions et non-décisions est inconfortable, voire désagréable. Et cela peut menacer nos croyances, si précieuses pour interpréter rapidement le monde qui nous entoure.
Plus intimement encore, observer ses propres ressentis corporels et émotions fait peur, ou ne se fait pas. S’écouter, c’est mal. C’est, croit-on, ouvrir la porte à la paresse, au laisser-aller, au désengagement.
Pourtant, chacune de nos émotions est porteuse d’un message important. Si ce message n’est pas écouté, l’émotion reviendra, de plus en plus forte. Et le corps prendra le relais jusqu’à ce que le message soit écouté.
Si la raison a le pouvoir de se couper des émotions, le corps a le pouvoir de nous arrêter.
Pourquoi chacun franchit, ici ou là, ses propres limites jusqu’à se mettre en danger ?
Pourquoi chacun se heurte, ici ou là, à des limites intimes qui l’empêchent d’avancer ? Et qu’il est le seul à percevoir, le plus souvent.
Nous avons malheureusement souvent besoin d’aller jusqu’à la crise ou au blocage pour accepter d’entendre ces messages.
Nos émotions sont la clé.
J’en suis intimement convaincue, pour l’avoir expérimenté sur moi et pour avoir aidé plusieurs personnes à en prendre conscience.
Je suis tout aussi intimement convaincue que les mêmes mécanismes sont à l’œuvre au niveau individuel et collectif : déni, croyances, fuite de l’inconfort, peur du changement. Tout ce qui nous empêche d’écouter ce que nos émotions et notre corps nous disent, nous transforme, individuellement et collectivement, en un véhicule fou fonçant droit vers le mur.
Alors imaginez demain.
A quoi pourrait-il ressembler si vous restez sourds aux messages d’alertes envoyés par vos émotions et votre corps ?
A quoi pourrait-il ressembler si vous acceptez de les écouter pour ouvrir les yeux sur ce qui est, factuellement, vivant en vous ?
Lequel de ces deux futurs possibles vous donne le plus d’élan ?
Suivez votre joie, elle connaît votre voie.




