A regarder les médias, les politiques publiques et les luttes économiques, la rage et le désespoir de se sentir individuellement impuissant sont là, tout près. Avec l’intime conviction qu’elles n’apporteront rien. Au contraire, il faut agir.
Agir, oui, mais comment ?
- Individuellement et collectivement, le premier pas à faire est d’intégrer le coût (et pas seulement financier) des conséquences de nos décisions.
- Le deuxième pas est de prendre conscience qu’une solution qui respecte nos limites humaines, sociales et planétaires, est durablement moins coûteuse qu’une solution à gain financier immédiat.
- Le troisième pas est d’imaginer et co-construire avec les personnes impactées, la solution qui sera la plus adaptée aux contraintes et aux moyens disponibles, pour changer de modèle, de croyances et d’automatismes.
D’autres voies sont possibles que la course aux gains immédiats.
Vous avez des doutes ?
Voici quelques exemples d’entreprises dont les dirigeants ont osé raisonné à contre-courant.
Je vous invite à voir comment l’entreprise Pocheco en fait l’expérience et la démonstration depuis près de 20 ans, avec un produit non porteur sur un marché hyper concurrentiel. De plus en plus d’entreprises cherchent à s’en inspirer, accompagnées par le bureau de conseil Ouvert créé par Pocheco pour essaimer l’écolonomie. Où comment concilier économie et écologie.
C’est ce que j’ai eu le bonheur de lire dans « Ecolonomie : Entreprendre sans détruire » puis « Ecolonomie 2 : la transformation créatrice. 100 entreprises s’engagent » de Emmanuel Druon.
Et chaque fois que j’y repense, je sens la joie et l’espoir revenir en moi.
Pour Pocheco et Ouvert, l’aventure continue, la liste des publications s’allonge, tout comme celle des entreprises qui s’engagent à raisonner autrement et transforment leur modèle.
Je pourrai également citer MTB Recycling qui a fait le choix de proposer à ses clients des produits plus chers à l’achat mais plus économiques sur la durée de vie du produit. Et fait le pari que ses clients trouveront ce choix cohérent pour leurs propres intérêts. Un produit conçu pour fonctionner longtemps, c’est à dire intégrant des matières et composants de qualité approvisionnés le plus localement possible. Un produit qui peut être proposé à la location lorsque le client n’a pas les moyens ou le besoin suffisants pour acheter la machine.
Je pourrai aussi citer 1083 qui se développe en faisant le choix de s’approvisionner localement et de produire des vêtements de qualité. Ou encore Comme Avant qui se développe avec des produits d’hygiène à composition courte et emballages réduits.
Evidemment, ces produits ne sont pas les moins chers à l’achat. Mais leurs clients existent et ces entreprises se développent. J’y vois le signe que la demande est là, que les clients, particuliers comme professionnels, aussi sont prêts à payer plus cher un produit qui limite son impact environnemental.
Et quand les dirigeants n’osent pas ?
Quand les entreprises ne s’engagent pas, ou pas assez, ce sont leurs salariés qui peuvent le faire. Vous, comme moi.
Les Collectifs fédèrent tous ces groupements de salariés engagés pour transformer leur entreprise de l’intérieur. L’adhésion est gratuite et permet d’intégrer un réseau, de bénéficier de retours d’expérience, de formations et de se rencontrer pour échanger.
Le mouvement grandit. Les collectifs naissent spontanément ici ou là et testent chacun des solutions qui leur semblent adaptées à leurs entreprises. Certains s’essoufflent, l’engagement peut-être très prenant. Mais cet engagement est une course de fond qu’il vaut mieux envisager dans la durée, à plusieurs pour pouvoir se relayer.
Ces salariés qui s’engagent perçoivent des choix qui restent possibles et refusent de rester impuissants. Ils ne sont pas majoritaires, mais leur nombre est en augmentation et leurs actions les font grandir, individuellement et collectivement.
D’autres richesses sont possibles, à condition de les explorer.
Et cela commence par dire et agir pour ne pas se résigner.




